Choosing a Good PhD Supervisor / Choisir un bon superviseur de thèse
Finding the right person is not easy / Trouver la bonne personne n'est pas facile
La version française de ce texte figure ci-dessous
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The PhD is a long journey – often taking 4-6 years (or longer!) – and one that requires a good supervisor (or co-supervisors) to guide the project and the student’s intellectual journey.
I had the incredibly good fortune to find a PhD supervisor who was an intellectual guide, a mentor, and a friend. He was someone who pushed me to think critically and to challenge myself, who created opportunities for me, and who also let me grow and become an independent scholar. But I know that this is not always the case, that some (even many) PhD students do not have such a positive and rewarding experience, for various reasons. Some of these problems lie squarely on the shoulders of supervisors and their institutions, but others are within the purview of students to manage.
What follows are some suggestions for things upon which students can have some control during their process of choosing a PhD supervisor.
Future PhD students: manage your expectations!
It’s important to seek a good supervisor but be realistic about what a supervisor can and cannot be and what they can or cannot do for you during your PhD.
What a Supervisor Can Be
A teacher who is present and available
A guide during this important stage of your academic journey
A constructive critic who challenges you to do better
An editor
Someone you can trust
A research collaborator
A networker who opens doors and creates opportunities
Someone who can help you find funding
A mentor and career counsellor
An advocate and champion for your success during and after the PhD
A friend
What a Supervisor Cannot Be
A replacement for your own hard work
The “ghost author” of your thesis
A free psychotherapist
A surrogate parent
What a Supervisor Should Not Be
An absentee
A name on a form
Definitely not a lover!
Know yourself, and you will know the sort of supervisor who will be a good fit. And this will allow you to better judge whether there’s chemistry and potential in your preliminary meetings as you’re negotiating the supervision and future PhD project. But accept that this person cannot necessarily be all things, at all times.
The PhD is fundamentally your journey, not your supervisor’s – they already have a PhD! So, recognize your needs and responsibilities, as well as those of your supervisor which may be different. Hopefully this clarity enables you to pick the right person and negotiate mutually agreeable objectives and expectations, so that you have the awesome PhD that you hope for.
Version audio
Le doctorat est un long voyage – qui dure souvent de 4 à 6 ans (ou plus!) – et qui nécessite un bon superviseur (ou co-superviseurs) pour guider le projet et le voyage intellectuel de l’étudiant.
J’ai eu la chance incroyable de trouver un directeur de thèse qui était un guide intellectuel, un mentor et un ami. C’était quelqu’un qui m’a poussé à penser de manière critique et à me dépasser, qui a créé des opportunités pour moi, et qui m’a aussi laissé grandir et devenir un chercheur autonome. Mais je sais que ce n’est pas toujours le cas, que certains (voire de nombreux) doctorants ne vivent pas une expérience aussi positive et enrichissante, pour diverses raisons. Certains de ces problèmes reposent carrément sur les épaules des superviseurs et de leurs institutions, mais d’autres sont du ressort des étudiants qui doivent les gérer.
Voici quelques suggestions concernant les éléments sur lesquels les étudiants peuvent avoir un certain contrôle au cours de leur processus de choix d’un directeur de thèse.
Futurs doctorants : gérez vos attentes!
Il est important de rechercher un bon directeur de thèse, mais soyez réaliste quant à ce qu’un directeur de thèse peut et ne peut pas être et ce qu’il peut ou ne peut pas faire pour vous pendant votre doctorat.
Ce que peut être un directeur de thèse
Un professeur présent et disponible
Un guide pendant cette étape importante de votre parcours universitaire
Un critique constructif qui vous pousse à faire mieux
Un éditeur
Quelqu’un en qui vous pouvez avoir confiance
Un collaborateur de recherche
Un réseauteur qui ouvre des portes et crée des opportunités
Quelqu’un qui peut vous aider à trouver des financements
Un mentor et un conseiller de carrière
Un défenseur et un champion de votre réussite pendant et après le doctorat
Un ami
Ce qu’un directeur de thèse ne peut pas être
Un remplacement de votre propre travail
L’ “auteur fantôme” de votre thèse
Un psychothérapeute gratuit
Un parent de substitution
Ce qu’un directeur ne devrait pas être
Un absent
Un nom sur un formulaire
Certainement pas un amant!
Connaissez-vous bien, et vous saurez quel type de superviseur vous conviendra le mieux. Et cela vous permettra de mieux juger s’il y a de l’alchimie et du potentiel lors de vos rencontres préliminaires alors que vous négociez la supervision et le futur projet de thèse. Mais acceptez que cette personne ne puisse pas nécessairement être tout, tout le temps.
Le doctorat est fondamentalement votre parcours, pas celui de votre superviseur – ils ont déjà un doctorat! Reconnaissez donc vos besoins et vos responsabilités, ainsi que ceux de votre superviseur qui peuvent être différents. Espérons que cette clarté vous permettra de choisir la bonne personne et de négocier des objectifs et des attentes mutuellement acceptables, afin que vous puissiez obtenir le formidable doctorat que vous espérez.
J'ai eu le regret d'avoir un directeur de thèse qui était non seulement absent, mais également flou et inconsistant dans ses directives.
Après 1 000 pages écrites et réécrites, un premier dépôt après 7 ans et trois ans de délais supplémentaires pour m'ajuster à ses demandes substantielles de changements épistémologiques et de forme contradictoires aux ententes verbales antérieures, il ne m'a jamais accompagné vers la soutenance. Il s'y est même ouvertement refusé.
J'ai certes une part substantielle de responsabilité, car je m'étais engagé dans une thèse casse-cou multidisciplinaire, muliprotocolaire et multiobjectale. Il faut dire néanmoins que le programme d'études dans lequel j'étais inscrit était expérimental et justement multidisciplinaire, et qu'on nous invitait initialement à aller en ce sens. Le fait d'être en même temps jeune professeur adjoint et ambitieux et père particulièrement présents auprès de 4 jeunes enfants, n'a pas aidé à ce mélange nitroglycérique.
Cela dit, le problème de fond est que mon directeur voulait foncièrement une Thèse d'État classique et monodisciplinaire en science politique, comme dans l'ancien temps, mais qu'il m'a néanmoins laissé faire dans une aventure multidisciplinaire conjuguant culture, communication, historiographie, science politique, sociologique et cartographie mentales et épistémologiques, sans qu'il soit à un seul moment véritablement convaincu de ma démarche. Il n'avait pas trop de choix car il était devenu directeur du programme multidisciplinaire dans l'intervalle. Mais à chaque livraison de manuscrit, il corrigeait donc mon tir vers son idéal par des demandes de changements qui sapait chaque fois les bases du travail de recherche terrain.
Sa dernière demande après 10 ans de rédaction fut de réduire des deux tiers l'analyse du terrain, car les "longues thèses ne sont plus à la mode" et "qu'on n'est pas très thèse terrain en France" (c'est pourtant lui qui voulait 1000 pages au début !), de faire essentiellement théorique (et d'enrichir conséquemment et substantiellement la partie sociopolitique), de laisser tomber l'approche cartographique et culturelle (néanmoins pivots de ma démonstration) et de substituer l'analyse chomskiste de la communication pour une lecture plus sociologique de type bourdieusienne ou crozienne. Bref, une autre commande complètement que sur ce quoi je travaillais depuis une décennie. J'ai jeté l'éponge.
Comme il était devenu l'instance décisionnelle du programme d'études, d'une part, et que ma thèse était trop éclectique d'autre part, je n'ai ni pu faire appel auprès de l'institution ni transférer mon travail vers une autre institution. J'ai appris plus tard que presqu'aucun étudiant de ce programme d'études multidisciplinaires n'avait pu soutenir de thèse et que celui-ci était devenu monodisciplinaire depuis, strictement science politique.
Depuis je dis à qui veut l'entendre qu'une bonne thèse est une thèse 1) finie, 2) courte et simple, 3) et dont les forme, longueur et contenu sont profondément et clairement consensuellement entendus entre l'étudiant.e et son.sa directeur.trice.